DISCOURS DE MONSIEUR CHARLES DAYOT MAIRE DE MONT-DE-MARSAN jeudi 10 avril 2025
Ajout du nom Lucien Henri CALONGE Y VILLAR sur le Monument aux morts de Mont de Marsan |
Rajouter un nom sur un Monument aux morts est une situation rare pour un Maire. Je mesure l'honneur qui est le mien de pouvoir rassembler, en ce 10 avril 2025, les montoises et montois de toutes générations dans le rappel de souvenirs historiques et de peines familiales. Les héros de la guerre ont droit, dans chaque commune depuis l’année 1922, à un monument qui célèbre leur sacrifice et grave leurs noms, dans la pierre, pour se souvenir. Notre monument aux morts, témoin silencieux de l’Histoire, s’honore et se réjouit de votre présence aujourd’hui. Je vous transmets son message : "Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir". Cette phrase prononcée par le Maréchal Foch au moment de l'armistice de la première guerre mondiale explique parfaitement la symbolique d’un Monument aux Morts. Il est là pour rendre hommage aux Morts, Enfants de Mont de Marsan mais à aussi toutes les victimes des conflits, passés et présents, qui ont payé de leur vie la reconquête de la Liberté. Il est là aussi pour honorer le Devoir de mémoire en transmettant aux jeunes les valeurs pour lesquelles leurs aînés ont combattu. Il est là enfin pour vous rappeler que cette Paix si fragile est sans cesse à construire. Aujourd’hui, plus que jamais, c’est en défendant, contre toute forme de barbarie, la devise républicaine de la France, Liberté-Egalité-Fraternité, que vous serez fidèles à la mémoire de ceux dont les noms sont gravés sur ce Monument. Mais en ce 10 avril 2025, nous sommes réunis autour de ce Monument, pour honorer la mémoire d’un homme : Celle de Lucien Henri CALONGE Y VILAR, né le 5 novembre 1931 à Mont de Marsan et tombé au Champ d’Honneur en Indochine, le 30 avril 1954. Cruauté du destin, pour ce Légionnaire du 2ème Bataillon Étranger Parachutiste, de tomber : - le jour de la commémoration de la bataille de Camerone le 30 avril 1863. - A une semaine de la chute du camp de Diên Bien Phû le 07 mai 1954, qui restera comme la plus longue et la plus meurtrière bataille de l’après seconde guerre mondiale. Mythique Légion Étrangère, qui s’est illustrée sur tant de champs de bataille depuis sa création en 1831 et notamment en Indochine jusqu’à l’ultime bataille de Diên Bien Phû. Légionnaire CALONGE y VILLAR, tu es venu volontairement à nous. De ton gré, tu t’es engagé à servir avec HONNEUR ET FIDÉLITÉ. Comme les Anciens, tu serviras de toutes les forces de ton âme, et s’il le faut jusqu’à l’ultime sacrifice. Cette Légion devenue ta nouvelle patrie, tu conserveras en ton cœur cette devise LEGIO PATRIA NOSTRA. Ainsi commence le mémento du soldat de la Légion Étrangère édité en 1937, ancêtre du Code d’Honneur actuel de la Légion. En ce jour historique, je souhaiterais rappeler la mémoire de tous ces combattants tombés au champ d’Honneur, et plus particulièrement celle de Lucien Henri CALONGE Y VILLAR qui avait été involontairement oublié. Il a été retrouvé grâce à l’opiniâtreté de Monsieur Laurent BROUX, vice-président du Souvenir Français, la place qui lui revenait de droit. Qu’il en soit sincèrement remercié. Je ne voudrais pas non plus oublier Monsieur Philippe MAILHO, du Souvenir Français, pour sa contribution importante dans la réussite de cette journée Le Conseil municipal de Mont de Marsan a tenu à ce que son nom soit ajouté sur notre monument. Comme vous le savez, Mont de Marsan ville de garnison est très fière ce matin d’accueillir pour cette cérémonie, exceptionnellement, vous Mon Général, qui avait été chef d’état-major de la Légion Étrangère et un piquet d’Honneur de la Légion Étrangère. Je tenais particulièrement à saluer la présence de ce détachement et tous ces Anciens « bérets verts » venus honorer la mémoire d’un frère d’armes, mort pour la France. Toutes les générations ayant connu la guerre ont formé le vœu qu’elle ne revienne jamais. Après la Première guerre mondiale, le « plus jamais ça », ne fut qu’un vœu sans suite. Nous sommes pour beaucoup de générations dans un continent qui n’ont pas vécu la guerre, la mémoire en est d’autant plus nécessaire. Et c’est en cela que la citation « La mémoire est l’avenir du passé » de Paul Valéry prend tout son sens. Honorer les morts, c’est se souvenir de leur sacrifice et des raisons de ce dernier, pour ne pas être condamné à revivre le passé. Je vous remercie.
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