Mesdames, Messieurs,
Nous voici donc réunis pour cette
assemblée générale départementale 2006 du Souvenir
Français des Landes. Qu'il me soit permis, tout d'abord de vous remercier
pour avoir quitté vos obligations familiales ou de loisir en ce samedi
de Pentecôte afin de faire l'honneur de votre présence à
notre très vielle institution de 134 ans.
Dans le chef-lieu du département, dont la municipalité a fait
de réels efforts pour nous faciliter la tâche, je dois dès
maintenant remercier et féliciter le comité du S.F. de Mont-de-Marsan
et surtout son président, Monsieur Michel Lamoot, de l'avoir organisé
avec brio et efficacité.
Par le passé, je vous ai déjà indiqué les raisons
de la discrétion de notre association dans le département, il
n'est pas le seul touché, mais je crois nécessaire d'y revenir,
car le frein à notre expansion et à notre reconnaissance y trouvent
leurs explications.
Notre association ne concerne pas que
les anciens combattants, elle s'adresse à toutes les personnes respectueuses
du sacrifice de leurs aînés morts pour la France ou l'ayant servie
de manière exceptionnelle. Les anciens combattants s'y sont retrouvés
nombreux bien naturellement : ils avaient vécu ces drames, avaient
perdu leurs amis. Ils s'y trouvaient dans une atmosphère conviviale
et recueillie. Cela ne les empêchaient pas d'être affiliés
à leurs propres associations d'anciens combattants. Mais la loi de
la vie entraîne leur disparition progressive et la fonte de nos effectifs
si on se limite à eux.
Elle semblait, pour ceux qui croyaient
la connaître, limitée à l'entretien des tombes des morts
pour la France : c'est effectivement la partie visible de son action. Or,
dans les Landes, historiquement, il n'y a pas eu de terribles batailles ayant
laissé derrière elles d'immenses cimetières militaires,
il n'y a donc pas ce rappel permanent concret et terrible qui motive les gens
à connaître et à adhérer à cette association
qui gère actuellement 120 000 tombes et 300 monuments en France. Il
faut aussi souligner que les monuments aux morts des communes, généralement
bien entretenus, honorent leurs enfants morts au combat, cela peut suffire
à certains, mais qui s'occupe de leurs tombes là où ils
sont inhumés quand leurs dépouilles n'ont pas été
remises aux familles ? Qui honore ceux qui sont enterrés ici, qui ne
figurent pas au monument aux morts parce que natifs d'ailleurs et de souvent
fort loin, notamment de nos anciennes colonies ? Qui s'occupe des tombes lorsque
les familles disparaissent ?
On ne sait pas très bien dans ce beau département ce que nous
sommes en réalité, je le constate régulièrement
auprès de gens responsables. Il faut bien reconnaître que la
foule des associations et des sigles ne permettent pas de s'y retrouver aisément.
Vous êtes, vous tous convaincus ici de la nécessité de
nos missions, je vais, quand même, rappeler rapidement ce qu'est le
S.F. au travers de son histoire et de son actualité, comment il évolue
dans les Landes et quels sont ses objectifs. Tout ceci pour vous permettre
de parler de nous en connaissance de cause à ceux qui s'interrogent.
UN PEU D'HISTOIRE.............................
Le Souvenir Français est né
en Alsace-Lorraine devenue allemande après la défaite de 1870.
En 1872, Xavier Neissen professeur alsacien malgré l'annexion allemande
prend le risque d'organiser le culte des morts qui permet en outre de rester
en contact avec la mère patrie. L'association prend le nom de Souvenir
Français à Neuilly en 1887 ;en 1906 elle est présente
dans 81 départements et reconnue d'utilité publique. Placée
sous le haut patronage du Président de la République, couronnée
par l'académie Française et par l'académie des sciences
morales et politiques, elle a toujours les mêmes missions que nous écoutons
intégralement car l'usage s'est pris de les simplifier au risque d'en
atténuer la portée :
Conserver la mémoire
de celles et ceux qui sont morts pour la France ou qui l'ont honorée
par de belles actions dans la gloire et dans l'ombre afin de préserver
la liberté et les droits de l'homme ;
Veiller et participer à
l'entretien de leurs tombes ainsi que des monuments élevés
à leur gloire, tant en France qu'à l'étranger, qu'ils
soient connus ou inconnus ;
Transmettre le devoir de mémoire
aux générations successives en leur inculquant, par le souvenir
de ces morts, un idéal de liberté et d'amour de la patrie
.
SON ACTUALITE
Distincte des associations d'anciens
combattants, se renouvelant sans cesse, ses missions ne sont pas limitées
dans le temps et elle s'adresse à tous ceux et celles qui désirent
honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour notre
liberté. A ces adhésions individuelles s'ajoutent des cotisations
ou dons d'associations d'anciens combattants, des ordres nationaux, des associations
et amicales diverses. Elle est nationale et se trouve en mesure de servir
de recueil à des associations vieillissantes qui, en son sein, conservent
jusqu'au dernier vivant leurs valeurs et traditions : c'est ce que vient de
réaliser la prestigieuse Rhin-et-Danube dont l'ancien président
national a une fonction précise au sein du conseil d'administration
du S.F. à Paris. Il y a donc au plan central un rapprochement structurel
fort dont je vous dirai tout à l'heure les conséquences départementales.
Deux remarques d'importance :
Je n'insiste pas sur le fait que ses idéaux
la situent en dehors des influences politiques, philosophiques ou religieuses,
cela va sans dire !
Les sépultures pouvant être prises en charge sont celles
des morts pour la France dont les corps n'ont pas été
remis aux familles, dont les familles ont disparu ou ne peuvent plus
les entretenir : cela représente plus de 120 000 tombes, de plus
il possède 300 monuments et participe à l'entretien de
500 autres.
Dans toute la France et à l'étranger
ses représentants à tous les niveaux participent aux cérémonies
officielles, fleurissent les tombes. Tous ont aussi le souci de coopérer
avec les enseignants qui développent leurs cours d'histoire ou
d'éducation civique
en recherchant dans le concret de voyages de mémoire une efficacité
supérieure à celle des cours ou des manuels néanmoins
nécessaires en amont pour les préparer. |
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BILAN NATIONAL
Notre assemblée générale du S.F.
s'est tenue à Paris les 1er et 2 avril :
notre trésorier, Monsieur Georges Grégoire va vous communiquer
le chiffres les plus parlants concernant l'activité en 2005 du Souvenir
Français.
Je ne vais pas vous donner lecture de la totalité des comptes qui
ont été approuvé par l'assemblée générale
nationale après contrôle du commissaire aux comptes et du conseil
d'administration qui comporte notamment un notaire un inspecteur général
des finances,un contrôleur général des armées,
vous dormiriez très vite !
Il s'agît de vous donner une
idée du coût des missions effectuées en un an.
Sont concernées les recettes
et les dépenses du siège parisien et des 1629 comités
( il y en avait 1470 l'an dernier !) :
DEPENSES
Travaux sur tombes et monuments |
687 584 € |
Gros travaux centralisés |
189 949 € |
Fleurissement |
293 898 € |
Actions jeunes |
992 320 € |
Je vous fais remarquer que le coût total
des travaux 877 753 € (687 584 +189 949) est inférieur à
celui des actions de mémoire à destination des jeunes (992 320
€) alors qu'il semble que des tombes en déshérence soient
de plus en plus nombreuses.
RECETTES
Un petit rappel : les fonds proviennent de la quête annuelle du 1er
novembre à l'entrée des cimetières quand nous avons des
quêteurs,des cotisations des adhérents, de dons, de subventions
diverses. Voyons ce qu'il en est cette année :
Quête du 1er novembre |
637 692 € |
Cotisations |
928 804 € |
Dons et legs (très
variables d'une annés sur l'autre) |
688 714 € |
Subventions diverses |
504 809 € |
(on ne peut résister à la tentation
de noter que le total des 8 € de subvention de l'état attribués
à certaines tombes dans des conditions très limitées
est inférieur au total de la TVA payée par le SF sur les fleurs
!)
CONCLUSION GENERALE
L'exercice examiné se traduit par un résultat
positif, les recettes étant supérieures aux dépenses
de 5,5%, le bilan étant lui aussi en augmentation de 5,5%.
Après ce tour d'horizon global, nécessaire et légal puisque
notre association, donc notre gestion sont nationales, regardons ce qu'il
en est dans le Landes.
LE SOUVENIR FRANCAIS DANS LES LANDES
EN 2006
L'ORGANISATION
La délégation comprend 10 comités d'importances et d'activités
très variées :
Aire sur l'Adour
Amou
Capbreton
Castets
Dax |
Geaune
Mont-de-Marsan
Pays-de-Born
Pissos
Saint-Vincent-de-Tyrosse |
La délégation générale
a une structure souple adaptée à son fonctionnement :
un délégué général
adjoint,
un secrétaire,
un trésorier.
Elle s'appuie sur le bureau qui comprend
en plus des précédents : les présidents des comités
de Aire/Adour, Capbreton, Castets, Dax, Mont-de-Marsan, Pays de Born et Monsieur
Louis Lasserre de Rhin et Danube.
Il est clair que tout le département n'est pas couvert et que certains
comités qui assurent une présence n'ont pas les moyens de faire
grand-chose de concret. Or des tombes en mauvais état sont signalées
ça et là : nous devons agir, c'est-à-dire retrouver d'éventuelles
familles, contacter les mairies et finalement, le cas échant, faire
exécuter des travaux. Il y a aussi à prévoir la réalisation
de nouveaux carrés militaires quand plusieurs tombes de morts pour
le France sont en mauvais état, sans famille identifiée, éparses
dans un cimetière.
Ces opérations que j'évoque ne sont guère prenantes quand
un comité existe sur place et que le président est connu, notamment
des élus. Elles deviennent plus compliquées lorsque la délégation
générale doit se substituer aux défaillants : à
titre personnel j'ai effectué entre 3500 et 4000 kilomètres
avec ma voiture dans les landes en 2005 ! Je préfèrerai que
nous soyons plus nombreux dans la nature pour uvrer.
Sachons bien que les tombes de nos héros sont des concessions à
perpétuité vraies, mais que lorsqu'elles sont en ruines, que
personne ne les revendique et que le Souvenir Français reste dans l'ignorance
et ne peut agir, les municipalités peuvent récupérer
les emplacements. Un président de comité connaît ces tombes
et peut éviter certains scandales.
Donc nous avons en responsabilité144 tombes dont celles regroupées
dans les 6 carrés militaires du département que les municipalités
nous aident à entretenir. Il devrait y avoir plusieurs nouvelles prises
en compte à court terme en raison des anomalies qui nous sont signalées.
Nous avons enfin décrypté le texte de l'inscription, rédigée
de sa main et gravée sur pierre en 1830, du tombeau du colonel Dumas
au cimetière Saint-Pierre à Dax, une plaque lisible reprenant
ce texte est commandée, elle sera placée dès que possible
sur une autre face du monument. Nous rechercherons les éventuels descendants
du général Darricau, mort en 1823 dont la tombe au même
cimetière a été nettoyée par le comité
de Dax.
Si, comme c'est très probable, il n'y
en a pas, nous la prendrons en charge.
Il va sans dire que les comités font l'impossible pour être présents
aux cérémonies officielles, à certaines obsèques
avec drapeau, aux assemblées générales des ordres nationaux,
associations adhérentes ou sympathisantes. Je n'insiste pas sur leur
souci de l'entretien courant des tombes.
Il faut noter que nous avons participé aux forums des associations
de Dax, St-Vt-de-Tyrosse et Léon, nous devons nous y montrer sans complexes
: les gens sont étonnés de notre absence totale de matérialisme,
de notre désintéressement, de la qualité de nos missions,
de notre refus d'être instrumentalisés à des fins inavouables.
Je souligne toujours les difficultés à entrer en contact avec
les enseignants sur le terrain.
Comme pour le compte rendu que je viens d'effectuer sur l'A.G. nationale,
et bien que nos comptes n'aient pas légalement à être
acceptés en assemblée générale, il convient, par
respect pour vous , de vous rendre compte de nos chiffres Landais . C'est,
bien entendu, notre trésorier qui va vous les expliciter.
Il s'agit ici des comptes totaux par
rubrique pour que vous puissiez situer financièrement notre modeste
action et sachiez ce que nous faisons de votre générosité :
RECETTES
Quête du 1er novembre |
3 230 € |
Cotisations perçues |
2 257 € |
Dons |
800 € |
Subventions |
806 € |
DEPENSES
Les travaux d'entretien courant sont très
fluctuants et souvent réalisés bénévolement par
des membres des comités
Fleurissement des tombes et monuments |
1 000 € |
Aides aux voyages des lycéens |
2 900 € |
Fleurissement |
293 898 € |
Actions jeunes |
992 320 € |
Pour bien comprendre
le fonctionnement financier de notre institution, il faut savoir que les comités
reversent 50% des quêtes et cotisations à notre structure mais
que les dépenses importantes, notamment pour le Landes, l'aide aux
voyages des lycéens, sont largement aidées par notre siège
national.
CONCLUSION : CE
QUE NOUS VOULONS FAIRE
Comme l'ensemble du milieu associatif, nous souffrons d'une certaine désaffection
: nous sommes tous tellement sollicités que la tentation est forte
de refuser toute adhésion. J'insiste sur notre caractère très
particulier et sur la hauteur de nos missions qui sont claires et sans aucune
arrière pensée piégeuse. Vous qui êtes présents
ici l'avez compris.
L'air du temps pousse à oublier ce que nous devons à nos anciens
héros et martyrs jusqu'à négliger d'en parler et d'entretenir
leurs tombes. De nombreux cas sont signalés. Notre réponse doit
être dans l'action et dans le recrutement d'adhérents pour augmenter
nos moyens d'action.
Nous ne pouvons pas nous lancer dans des opérations de propagande,
nous devons nous contenter du bouche à oreilles dans les milieux que
nous fréquentons. Les moyens du marquetting moderne sont étrangers
à notre culture, mais sur le terrain soyons visibles présents
et actifs.
Je ne vais pas énumérer les zones où nous sommes absents
mais le sud-est du département est vide : le risque y est grand de
voir disparaître des tombes glorieuses .
Enfin, il serait hautement souhaitable que des enseignants sachent que nous
pouvons un peu les aider pour des actions de mémoire : les lycéens
tout à l'heure le démontreront.
Je vais remettre deux récompenses
fort symboliques des pôles de notre action,
* un diplôme d'honneur à une jeune fille de 20 ans qui participe
à la quête du 1er novembre depuis 15 ans !,
* la médaille de vermeil au président du comité de Tyrosse, médaille d'argent depuis 1994, au S.F. depuis 1983, ancien président
de comité en région parisienne, président d'honneur,
qui a repris du service pour redresser son comité depuis 3 ans.
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